Subvention à l’OPW Sous-traitance de prestations

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 27 acquis à sa charge ou à son proit, faute de quoi les comptes ne pourront donner une image idèle de sa situation patrimoniale et inancière. L’administration a précisé que cette opération étant intervenue en in d’exercice, au moment de la clôture des comptes, elle a jugé inopportun de solliciter un ajustement budgétaire, qui aurait retardé la clôture des comptes 2012 et bloqué les paiements dans l’attente de l’accord du gouvernement wallon. 4 Dépassements de crédits Le compte d’exécution du budget de l’année 2011 révèle deux dépassements de crédits pour un montant total de 37.116 euros. Dépassement de crédits – Compte d’exécution du budget 2011 Article budgétaire Budget ajusté Réalisé Dépassement Taux d’exécution 811.2 Cotisations à charge organisme 5.234.000 5.255.046 21.046 100,40 811.3 Allocations sociales directes et indirectes 406.000 422.070 16.070 103,96 en euros L’Awiph a justiié le dépassement à l’article 811.2 par une sous-estimation des crédits 33 et celui de l’article 811.3 par des dépenses supplémentaires et inattendues, intervenues en in d’année. 5 Inventaires physique et comptable des immobilisations

5.1 Inventaire physique

5.1.1 Matériel informatique

Lors du contrôle précédent, la Cour des comptes avait constaté que la direction informa- tique procédait, deux fois par an, au scannage des codes-barres apposés sur le matériel informatique. Aujourd’hui, ce scannage complet n’est plus réalisé mais, depuis la in de l’année 2013, la direction informatique dispose d’un outil d’inventaire dynamique qui permet d’avoir, de manière continue, une vue sur les ordinateurs de l’Agence et sur les composants amovibles dont ils sont équipés 34 . La Cour a toutefois relevé que cet outil ne permet d’inventorier que les biens connectés au réseau, et non ceux qui ne le sont pas ou qui sont stockés en attendant leur installation. Elle a donc recommandé de réaliser un scannage complet du matériel informatique au moins 33 La non-reconduction, en 2012, du régime de la semaine volontaire de quatre jours a conduit plusieurs membres du personnel à solliciter le bénéice de cette disposition en in d’année 2011. Le traitement ictif des agents qui ont bénéicié de ce régime n’a pas été pris en compte lors de l’estimation du crédit de cet article budgétaire. En outre, le pourcentage de cotisations patronales en matière de pensions pris en compte pour l’estimation de ce crédit était erroné. 34 Quantité de mémoire, lecteur optique, etc. une fois par an ain de permettre la réconciliation des inventaires physique et comptable de ce matériel. La Cour a par ailleurs noté que le problème de sécurisation des locaux de stockage du matériel informatique constaté lors du précédent contrôle, lequel s’était posé à la suite de la livraison massive de quelques 400 ordinateurs, ne devrait plus se reproduire. En efet, l’Agence a, en 2013, conclu un marché public à commande pour le renouvellement de son parc informatique, ce qui lui permet de passer des commandes en fonction des besoins et d’éviter les problèmes de stockage important.

5.1.2 Autres biens meubles

Les acquisitions et déclassements de biens meubles sont encodés dans le logiciel de gestion de l’inventaire physique. À la suite des recommandations de la Cour des comptes, un membre du personnel de la direction de la logistique a été afecté au scannage et à la loca- lisation du mobilier et du matériel de l’Agence 35 . Plusieurs scannages sont opérés pendant l’année, ainsi qu’un scannage semestriel complet des biens meubles ; le dernier date de septembre 2013. Cependant, l’inventaire physique annuel des années précédentes n’a pu être produit, car il n’aurait pas été conservé ; la Cour n’a donc pu le comparer à l’inventaire comptable. Par conséquent, la Cour a recommandé de conserver l’inventaire physique annuel sous format électronique ain de permettre les réconciliations ou contrôles ultérieurs.

5.2 Réconciliation des inventaires physique et comptable

En vue de garantir l’enregistrement comptable de tous les achats et déclassements 36 , une procédure de réconciliation annuelle des données a été mise en place entre les directions logistique et informatique, d’une part, et le service comptable, d’autre part. Dans le cadre de la clôture des comptes, une liste des acquisitions de l’année, établie par le service comp- table, est transmise aux responsables des directions informatique et logistique, qui commu- niquent, en retour, les anomalies éventuelles. Le déclassement des biens meubles fait l’objet de procès-verbaux dûment approuvés par l’administratrice générale 37 . L’enregistrement comptable des biens déclassés est assuré, pour autant que les biens concernés puissent être identiiés dans le module comptable des immobilisés. Durant le deuxième trimestre 2014, à l’issue d’un marché public qui avait pour objet le choix d’un logiciel unique de gestion des inventaires physiques des directions logistique et informatique, le logiciel actuel, déjà utilisé par la direction logistique, a été sélectionné. Selon les informations communiquées par l’Agence, la fusion des deux inventaires phy- siques et la création d’un lien direct entre ceux-ci et l’inventaire comptable seront termi- nées début 2015. 35 La localisation des acquisitions de 2003 et 2004 a ainsi pu être réalisée. 36 Les biens déclassés sont remis périodiquement à l’administration de la TVA, de l’enregistrement et des domaines. Le produit de la vente est reversé à l’Agence. 37 Entre 2009 et 2012, du matériel informatique d’une valeur d’acquisition de 816.857,37 euros et deux véhicules de 43.562,77 euros et 23.294,25 euros en valeur d’achat ont été déclassés. La recette de la vente de ces biens meubles versée par l’administration des domaines s’est élevée à 22.783 euros. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 29 Ain d’assurer une concordance exacte entre les inventaires physique et comptable des biens meubles, la Cour des comptes a recommandé d’analyser les écarts entre ces deux inventaires. Dans sa réponse, l’Agence s’est engagée à réaliser un premier nettoyage de l’inventaire comptable au 31 décembre 2014 en déclassant les biens y répertoriés qui, de toute évidence, n’existent plus. Le prochain scannage physique complet de l’ensemble des biens meubles, prévu pour le deuxième trimestre 2015, permettra de réaliser une analyse globale et complète des écarts entre les inventaires comptable et physique. 6 Suivi des créances

6.1 Aide individuelle

Lorsque le handicap d’une personne est consécutif à un accident, les frais exposés par celle- ci en matière d’aide individuelle à l’intégration ne sont pas pris en charge par l’Agence si la personne handicapée a obtenu ou est susceptible d’obtenir, en vertu d’une autre dispo- sition légale ou du droit commun, une indemnisation pour la couverture de ce dommage 38 . La personne handicapée doit faire valoir ses droits à l’indemnisation si elle sollicite une avance de la part de l’Awiph. Dans ce cas, elle subroge conventionnellement l’Agence dans ses droits et recours à l’encontre du tiers à qui incombe l’indemnisation. Au 31 décembre 2013, ces créances à long terme sur les personnes handicapées s’élevaient à 1.464.863,35 euros. Tant que le jugement lié à l’accident n’a pas été rendu, l’avance reste imputée dans ce compte. Si la décision judiciaire reconnaît que l’accident a provoqué le handicap, l’Agence est indemnisée ; dans le cas contraire, l’Agence transforme son intervention sous forme d’avance en une subvention et la comptabilise donc en charges. En vertu de la procédure mise en œuvre en 2005, le suivi de la récupération de ces créances est assuré par le service juridique de l’Agence. Chaque semestre, ce service compare ses données avec celles reprises en comptabilité. Les éventuelles discordances sont justiiées et corrigées. La Cour des comptes a procédé à la vériication et à la validation des soldes au 31 décembre 2013. Elle n’a toutefois pu valider les situations au 31 décembre des années précédentes, car le service juridique n’a pas conservé la copie des ichiers nécessaires à cette réconciliation. Dans sa réponse, l’Awiph s’est engagée à dorénavant les conserver.

6.2 Accueil et hébergement

Les créances relatives aux services résidentiels et d’accueil de jour SRAJ ont progressé de 53,3 entre 2009 et 2013 et s’élevaient à 33.551.242,18 euros au 31 décembre 2013. Depuis 1999, lors de chaque contrôle, la Cour des comptes a souligné les défaillances du contrôle interne en matière d’enregistrement comptable des montants à récupérer auprès 38 L’arrêté du gouvernement wallon du 14 mai 2009 ixant les conditions et les modalités d’intervention d’aide matérielle à l’intégration des personnes handicapées a été abrogé par l’arrêté du gouvernement wallon du 13 mars 2014 modiiant certaines dispositions du chapitre V du titre VII du livre V de la deuxième partie du code réglementaire wallon de l’action sociale et de la santé, relatif à l’aide individuelle à l’intégration. Cet arrêté, appli- cable pour les dossiers introduits à partir du 14 avril 2014, introduit une modiication importante : au lieu d’enta- mer obligatoirement une procédure en justice pour pouvoir bénéicier d’une avance, la personne handicapée doit simplement faire valoir ses droits à l’indemnisation, un accord amiable étant donc aujourd’hui suisant. des SRAJ à la suite des inspections réalisées par la direction de l’audit et du contrôle. Au terme de la dernière vériication des comptes, la Cour réitérait sa recommandation quant à la nécessité de mettre en place une procédure de réconciliation périodique entre les mon- tants efectivement comptabilisés et la base de données de l’inspection qui répertorie les résultats des contrôles de l’utilisation des subventions. Elle suggérait ainsi de créer un ichier en accès partagé par la direction de l’audit et du contrôle, le département de l’accueil et de l’hébergement, et le service comptable. Ce ichier partagé a été mis en place en 2010 ; il permet de suivre la transmission des rap- ports de contrôle, d’identiier ceux qui n’ont pas encore donné lieu à l’établissement d’un ordre de recettes, d’évaluer le délai d’édition et de transmission au service comptable de ces ordres de recettes et d’opérer un suivi de la comptabilisation des créances. En application de la procédure en vigueur depuis le 1 er octobre 2010, le département de l’accueil et de l’hébergement dispose de deux mois 39 pour éditer l’ordre de recettes sur la base du rapport d’inspection et le transmettre au service comptable. À partir des données arrêtées au 17 juin 2014, la Cour des comptes a calculé le délai moyen d’édition et de trans- mission des ordres de recettes 40 , lequel s’élève à 67 jours. Le délai est supérieur à 60 jours pour 48,8 des dossiers 41 et à 90 jours pour 21,8 d’entre eux. Puisque ce retard a un impact direct sur la comptabilisation des créances, la Cour a recom- mandé au département de l’accueil et de l’hébergement de veiller à respecter le délai ixé. Cette recommandation est d’ores et déjà suivie d’efet, puisque ce département s’est engagé à élaborer un échéancier interne de suivi et d’exécution des ordres de recettes à fournir au service comptable. Les délais à respecter seront par ailleurs inscrits dans les objectifs à atteindre par les agents concernés, sur la base desquels ils seront évalués. Lors de l’analyse de ce ichier, la Cour des comptes a également constaté que la direc- tion de l’audit et du contrôle accuse un retard de deux ans dans les contrôles. En efet, en juillet 2014, tous les dossiers de 2008 et 2009 étaient contrôlés, mais seuls 67 l’étaient pour les années 2010 et 2011. Consciente de la situation, l’Agence a procédé, en septembre 2013, à une analyse du fonctionnement de cette direction. Les conclusions soulignent l’insuf- isance des ressources en personnel 42 et l’impossibilité de résorber le retard à personnel constant. La Cour a donc recommandé de renforcer cette direction ain d’accélérer le contrôle des subventions et la comptabilisation des créances. Dans sa réponse, l’Awiph a précisé qu’elle envisageait le renforcement de l’efectif des inspecteurs d’une unité inancée dans le cadre d’un projet européen, sous réserve de son approbation. D’autres pistes seraient également examinées, telles que la réduction de certaines missions coniées à cette direction. 39 Au cours du premier mois, les SRAJ peuvent transmettre à l’Awiph leurs commentaires sur le rapport et éventuel- lement contester le calcul de la subvention indue. 40 Délai qui sépare l’établissement du rapport d’inspection et la transmission de l’ordre de recettes au service comp- table. 41 À savoir 181 dossiers sur 371. 42 Cette direction compte actuellement huit auditeurs inanciers, ce qui serait insuisant, compte tenu du nombre de jours nécessaires pour efectuer un contrôle et du nombre de SRAJ à contrôler. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 31

6.3 Fonds social européen

L’Awiph reçoit des subsides de l’Union européenne pour diférentes actions. Lors des contrôles précédents, une analyse des dossiers gérés par le service des relations interna- tionales de l’Agence avait mis en évidence un retard dans la comptabilisation de certaines créances sur le Fonds social européen FSE. Au 31 décembre 2013, les créances à l’égard du FSE s’élevaient à 5.669.425,55 euros. Entre 2008 et 2011, le décalage entre l’établissement des déclarations de créance par l’Agence et le paiement des subsides par le FSE était important. Les paiements se sont accé- lérés en 2012. Les subsides à percevoir au 31 décembre 2012 ont été honorés au cours du premier semestre 2013. Compte tenu du raccourcissement des délais de paiement par le FSE, ces créances ont été comptabilisées en tant que créances à court terme en 2013. À la suite des recommandations de la Cour des comptes et ain de garantir une comptabilisa- tion exhaustive des créances, l’Agence a établi un ichier permettant la réconciliation pério- dique entre les informations contenues dans le tableau de suivi des créances européennes, élaboré par la direction de la coordination générale, et les enregistrements comptables. En principe, cette vériication s’opère trimestriellement. Cependant, après réconciliation des tableaux établis aux 31 décembre 2012 et 2013 avec les comptes, la Cour a constaté que les tableaux comportaient encore quelques erreurs mineures, corrigées depuis lors par la direction concernée. La Cour des comptes estime donc que la procédure mise en place favorise un enregistre- ment des produits plus rapide, ainsi qu’un meilleur suivi des subsides à recevoir. 7 Comptabilisation des subventions forfaitaires journalières et des récupérations de parts contributives Les services résidentiels, d’accueil de jour et de placement familial bénéicient d’une sub- vention forfaitaire accordée par journée de présence des bénéiciaires. La personne handi- capée contribue également à sa prise en charge : une part contributive journalière lui est réclamée par le service, qui la rétrocède ensuite à l’Agence. L’Agence comptabilise, au cours d’une année N, le montant des subventions forfaitaires journalières et des parts contributives des troisième et quatrième trimestres de l’année N - 1 et des deux premiers trimestres de l’année N. Évolution des subventions forfaitaires journalières et des créances accueil et hébergement entre 2009 et 2012 Compte Libellé 2009 2010 2011 2012 2013 682.191 682.291 Forfaits journaliers 22.698.508,13 22.143.125,80 21.687.419,17 22.584.686,74 22.912.849,59 782.171 782.271 Parts contributives 49.363.696,05 44.695.460,03 49.636.985,53 51.497.174,69 52.285.812,04 en euros Le montant des subventions forfaitaires journalières octroyées aux services est resté relati- vement stable entre 2009 et 2013. Par contre, l’année 2010 se caractérise par une diminution de 4,7 millions des recettes en matière de parts contributives, laquelle résulte de l’abandon du système de forfaits. Jusqu’en septembre 2010, l’Agence récupérait les parts contributives de manière forfaitaire, puis opérait une régularisation durant le trimestre suivant, après vériication des données émanant des services subsidiés par le département de l’accueil et de l’hébergement. Lors du précédent contrôle, la Cour des comptes avait constaté un certain retard dans la comptabilisation de ces recettes 43 et recommandé de mettre en œuvre les moyens adéquats et suisants ain d’assurer le traitement administratif des dossiers relatifs aux forfaits jour- naliers et aux parts contributives. La Cour a remarqué que ce retard s’est progressivement résorbé : bien qu’une partie des parts contributives du deuxième trimestre 2008 ait été reportée sur l’exercice 2009 pour un montant total de 661.408,76 euros, aucun report de comptabilisation n’a été constaté pour les exercices 2010 à 2013. L’Awiph s’est engagée à poursuivre cet efort. 43 Les parts contributives relatives au deuxième trimestre 2006 de la plupart des services avaient été imputées sur l’exercice 2007 pour un montant de 5,5 millions d’euros. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 33 Centre régional d’aide aux communes – Contrôle des comptes 2011 et 2012 Au terme du contrôle des comptes 2011 et 2012 du Centre régional d’aide aux communes, la Cour des comptes a rappelé la nécessité pour l’organisme, d’une part, d’ établir un budget et un compte d’exécution du budget qui couvrent l’ensemble de ses activités et, d’autre part, de lui transmettre des comptes économiques et budgétaires intégrant toutes les opérations réa- lisées. Elle a, en outre, relevé que la comptabilité séparée relative aux opérations réalisées par le Centre n’est pas exhaustive, car elle ne fait pas apparaître les dettes et créances résultant de la signature des conventions avec les opérateurs, la Région wallonne et la banque. En matière de contrôle interne, la Cour a constaté une amélioration des processus liés aux opérations de inancement, mais elle recommande d’envisager l’automatisation de certains contrôles sur les mouvements des comptes inanciers. La Cour préconise par ailleurs d’utiliser la classiication SEC dans tous les documents budgétaires oiciels établis par le Centre. Elle recommande éga- lement de mettre à jour le manuel de procédures comptables et d’opérer un contrôle régulier de la consommation de carburant des véhicules. 1 Introduction Le Centre régional d’aide aux communes Crac, créé par le décret du 23 mars 1995 44 , est un service autonome décentralisé. Bien qu’il ne soit pas visé par la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes d’intérêt public, il s’apparente à un organisme de la catégorie A au sens de cette loi, eu égard aux règles budgétaires et comptables qui lui sont applicables. Initialement, cet organisme avait pour mission principale de conseiller les communes et les provinces dans le suivi de leur plan de gestion, ainsi que d’assurer le suivi des crédits et débits des comptes Crac 45 liés aux emprunts communaux, de prendre toutes les mesures inancières positives de gestion du solde de ces comptes, d’examiner les situations bud- gétaires des communes et des provinces sollicitant l’accès au Crac, d’aider à la gestion de trésorerie des communes et des provinces. Les missions du Centre ont été largement étendues par la suite. Il est actuellement habilité à assurer le inancement de certaines infrastructures médico-sociales, sportives, touristiques, scolaires, de centres de traitement des déchets 46 , de logements, d’utilisation rationnelle de l’énergie et de bâtiments publics. 44 Décret du 23 mars 1995 portant création d’un Centre régional d’aide aux communes chargé d’assurer le suivi et le contrôle des plans de gestion des communes et des provinces et d’apporter son concours au maintien de l’équilibre inancier des communes et des provinces de la Région wallonne. 45 Compte régional pour l’assainissement des communes et des provinces. 46 Le décret habilitant le Centre à inancer des centres de traitement de déchets n’était pas encore appliqué au mo- ment de l’audit. Le Centre n’est jamais à l’origine des projets ni seul gestionnaire de leur suivi. L’administration etou le gouvernement sont toujours au cœur du choix et de l’élaboration des projets.

1.1 Nature des comptes transmis

La plupart des opérations efectuées via les comptes inanciers du Centre, qui représentent l’essentiel de son activité, ne sont pas intégrées dans son budget 47 , ni dans son compte d’exécution du budget. Ces opérations font l’objet d’une comptabilisation séparée dans la seule comptabilité éco- nomique bilan et compte de résultats spéciiques. Or, en application de l’article 9 de l’arrêté du 27 juin 1996 portant règlement général sur le budget et la comptabilisation du Centre régional d’aide aux communes, toutes les opérations intéressant l’activité et l’admi- nistration du Centre doivent faire l’objet d’un enregistrement comptable complet. En vertu de l’article 22 du même arrêté, le compte d’exécution du budget doit être formé par la transposition des sommes apparaissant à la balance déinitive dans le groupe des comptes ouverts pour satisfaire aux dispositions de l’article 9. Lors de ses précédents contrôles, la Cour des comptes avait systématiquement insisté pour que le Centre établisse et présente des comptes portant sur l’ensemble de son activité. À la suite de cette observation, la Cour a reçu les comptes économiques liés à l’activité de inan- cement pour les années 2009 à 2011, mais ceux-ci n’ont pas été joints aux comptes oiciels de l’année 2012. Par conséquent, elle a réitéré ses observations passées sur la nécessité, pour le Centre : • d’établir un budget et un compte d’exécution du budget intégrant toutes les opérations réalisées ; • de transmettre à la Cour, par la voie oicielle, des comptes annuels bilan et compte de résultats 48 , ainsi qu’un compte d’exécution du budget portant sur l’ensemble de ses activités. Dans sa réponse, le Crac a précisé qu’en vertu de l’article 10, § 2, du décret du 23 mars 1995, exécuté par l’arrêté du gouvernement wallon du 27 juin 1996, le législateur a écarté la tenue d’une comptabilité des engagements en lui préférant la notion de « suivi des engagements ». Le Centre évoque également l’article 16bis du décret du 23 mars 1995, ajouté par l’ar- ticle 24 du décret du 26 juin 1997 49 , qui prévoit l’élaboration, par le Crac, d’un rapport annuel d’activités couvrant l’ensemble de ses missions à adresser au Parlement wallon. Il en déduit que les opérations inancières dérivées du compte Crac ne sont pas visées par l’arrêté du 27 juin 1996 précité. 47 Les tableaux budgétaires du Centre joints au budget général de la Région wallonne incluent uniquement les re- cettes et dépenses d’administration du Centre et non celles liées à l’activité. 48 Lors de son contrôle sur place, la Cour a obtenu communication du bilan et du compte de résultats liés à l’activité du Centre pour l’année 2012. 49 Décret modiiant le décret du 3 juin 1993 relatif aux principes généraux du plan de gestion des communes à inances obérées et décret du 23 mars 1995 portant création d’un Centre régional d’aide aux communes chargé d’assurer le suivi et le contrôle des plans de gestion des communes et d’apporter son concours au maintien de l’équilibre inancier des communes de la Région wallonne. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 35 Comme déjà mentionné à l’issue d’un précédent contrôle 50 , la Cour des comptes ne peut se rallier à ce point de vue, car les dispositions de l’article 9 de l’arrêté du 27 juin 1996, qui imposent une comptabilité de toutes les opérations intéressant l’activité et l’administration du Centre, n’ont pas été abrogées par le gouvernement wallon et ne sont pas en contradic- tion avec les dispositions de l’article 16bis du décret du 23 mars 1995. En efet, la production d’un rapport d’activités ne dispense pas l’organisme de tenir une comptabilité donnant une image idèle de sa situation patrimoniale.

1.2 Méthode Le contrôle des comptes, qui ont été transmis oiciellement à la Cour le

6 décembre 2012 comptes 2011 et le 16 octobre 2013 comptes 2012, s’est focalisé sur la tenue des comptabilités générale et budgétaire et sur la situation inancière des opérations liées à l’activité du Centre. Le contrôle s’est déroulé durant le premier trimestre 2014. Le projet de rapport a été envoyé le 19 juin 2014 à la directrice générale par intérim du Centre. Ses remarques, formulées dans son courrier du 8 juillet 2014, ont été intégrées dans le rapport de contrôle qui a été transmis au ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simpliication administrative, ainsi qu’au ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l’Énergie du gouverne- ment wallon, par lettres du 2 septembre 2014. La Cour n’a pas reçu de réponse à ce jour. 2 Comptabilité budgétaire

2.1 Comptabilisation sur la base des droits acquis

La Cour des comptes a constaté que la subvention de fonctionnement du Conseil régional de la formation CRF, dont le Centre assure la gestion administrative et budgétaire 51 , avait été imputée en recettes budgétaires à concurrence de 546.700 euros en 2012 et de 198.300 euros en 2013 alors que la Région avait versé la totalité de cette subvention 745.000 euros en 2012. En vertu de l’article 3 de l’arrêté du gouvernement wallon portant règlement général sur le budget et la comptabilité du Centre, cette subvention constituait un droit acquis de l’année 2012. Dès lors, la Cour a considéré qu’elle aurait dû être imputée en totalité dans le compte d’exécution du budget 2012. Elle a signalé que, dans le cadre d’une consolidation des comptes régionaux, cette méthode de comptabilisation crée une discordance entre les dépenses imputées au budget de la Région wallonne et les recettes imputées à celui du Centre régional d’aide aux communes au cours d’un même exercice. 50 Centre régional d’aide aux communes – Contrôle des comptes 2008 et 2009, 23 e cahier d’observations adressé par la Cour des comptes au Parlement wallon, Fasc. I er , Doc. parl. Rég. w., 518 2011-2012 – N° 1, p. 12-16. Disponible sur le site www.courdescomptes.be. 51 Le CRF a pour mission de formuler des avis et des recommandations sur l’harmonisation et l’actualisation des for- mations existantes, l’organisation de nouvelles formations susceptibles de satisfaire aux besoins des administra- tions concernées, l’agréation des formations, la certiication des formateurs, l’évaluation des formations condi- tionnant les évolutions barémiques du personnel et toute disposition relative à la formation. Le CRF est saisi de la demande d’avis par le gouvernement wallon ou le comité des services publics locaux et provinciaux.