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CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 163
Cette situation s’explique de la manière suivante. Les recettes perçues en exécution des chartes cimentières sont de deux types :
• d’une part, la taxe résiduelle due par les cimentiers qui n’ont pas traité les quantités de
déchets suisantes pour atteindre l’objectif ixé dans la charte ; • d’autre part, les montants rétrocédés par les opérateurs publics à la Région et qui corres-
pondent au prix qu’ils auraient dû payer aux cimentiers pour le traitement des déchets en l’absence du mécanisme des chartes et des conventions.
Le montant rétrocédé à la Région par les opérateurs est donc égal à la quantité de déchets multipliée par le prix ixé dans le cadre du marché public. Or, ces prix sont généralement
inférieurs aux prix de référence déterminés dans les chartes et qui servent à calculer la quantité de déchets
315
à traiter par le cimentier pour atteindre son objectif et être exonéré de la taxe. Dès lors, la diférence entre les prix de référence et du marché génère un manque
à gagner pour la Région. Durant la période 2008-2010, cette diférence résulte également du manque de déchets mis à disposition par les pouvoirs publics, les redevables de la taxe étant
exonérés pour les quantités de déchets qui ne leur ont pas été présentées. La Cour relève que les conventions ne prévoient aucun mécanisme de sanction à l’encontre des opérateurs
publics qui ne respecteraient pas leurs engagements vis-à-vis de la Région wallonne.
Dans sa réponse, la DIE a conirmé que les premières chartes cimentières prévoyaient la signature d’une convention entre les opérateurs publics et la Région wallonne, laquelle pré-
cisait les montants à rétrocéder à cette dernière. Toutefois, depuis le 1
er
janvier 2013, les opé- rateurs publics s’acquittent du montant facturé directement au redevable, en l’occurrence
la cimenterie. Ce montant couvre l’ensemble des prestations de traitement de déchets, en ce compris les montants à rétrocéder à l’OWD. Ceux-ci sont dès lors intégrés aux chartes et,
de facto, couverts par la garantie bancaire constituée par le redevable
316
. Puisque l’administration estime que ce montant supplémentaire résulte de l’exécution d’un
contrat et, de ce fait, ne constitue pas une recette iscale, les montants dus et versés en exé- cution de ces chartes n’alimentent pas le fonds des déchets, mais sont comptabilisés dans
les comptes de l’OWD, qui est aussi chargé du suivi et du recouvrement de ces créances.
Dans sa réponse, le ministre chargé de l’Environnement a souligné que, même si les recettes sont inférieures aux taxes théoriques, ce régime de charte permet de disposer d’entreprises
d’élimination de déchets performantes en région wallonne. Il juge cependant nécessaire d’essayer de se rapprocher au maximum du quota de déchets susceptibles d’être mis à dis-
position par les pouvoirs publics et d’étudier les possibilités de réviser le prix de référence repris dans les chartes, sur la base du prix ixé dans le cadre du marché public.
La mise en œuvre de la charte doit faire l’objet, pour chaque redevable, d’une évaluation et d’un rapport annuel par l’OWD. Ce rapport doit être soumis à l’approbation du gou-
vernement wallon préalablement à l’établissement des déclarations de créance. Bien que
315 L’objectif à atteindre est d’autant plus faible que le prix de référence est élevé.
316 En application de l’article 34, § 1
er
4°, du décret iscal, toute charte comporte au minimum l’engagement du rede- vable de constituer, dès la conclusion de la charte, une garantie bancaire à la première demande au bénéice de la
Région, d’un montant équivalent au montant prévisionnel de la taxe qui serait due pour un exercice, et de déposer auprès de la Région une lettre de crédit attestant la constitution de cette garantie.
la DGO3 ait transmis chaque année les rapports annuels à son ministre fonctionnel
317
, les rapports relatifs aux exercices 2008 à 2010 n’ont été approuvés que le 9 février 2012 par le
gouvernement, tandis que ceux portant sur les années 2011 à 2013 ne le sont toujours pas. Par conséquent, l’Oice n’a pas encore établi les déclarations de créance relatives à ces
exercices. D’après les informations communiquées, les montants dus à l’OWD en applica- tion de ces chartes, en ce compris les déclarations de créance 2011 à 2013 à établir, s’élèvent,
au 30 juin 2014, à environ 2,9 millions d’euros.
Montants restant à percevoir y compris déclarations de créance à établir
2010 2011
2012 2013
Total
Taxe résiduelle –
117.000 508.095
283.590 908.685
Rétrocession prestations 155.557
567.420 633.572
647.017 2.003.566
Total 155.557
684.420 1.141.667
930.607 2.912.251
Contentieux 155.557
– –
– –
Total hors contentieux -
684.420 1.141.667
930.607 2.756.694
Quantité de déchets non traitée
en euros La Cour des comptes a relevé que ces recettes sont comptabilisées dans les comptes de l’Oice
au moment où elles sont perçues. Or, l’article 80 du décret précité du 15 décembre 2011 précise que «
les entreprises régionales demeurent soumises aux dispositions du Titre III
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des lois coordonnées le 17 juillet 1991 sur la comptabilité de l’État ». L’article 111 de ces lois dispose
que « les recettes résultant de la fourniture de biens ou de services sont imputées au budget de l’année au cours de laquelle la fourniture est efectuée. Les autres recettes sont imputées au
budget de l’année au cours de laquelle les droits au proit de l’État ont été établis. » La DIE a signalé qu’elle veillerait désormais à imputer les recettes au budget de l’année au cours de
laquelle les droits ont été établis.
La Cour des comptes a recommandé au gouvernement d’accélérer le processus d’approba- tion des rapports ain de permettre l’établissement des déclarations de créance par l’Oice
et leur comptabilisation en produits sans attendre leur paiement.
Dans sa réponse, la DIE a également estimé souhaitable d’obtenir une approbation annuelle de l’évaluation et du rapport conformément à l’article 34, § 1
er
, alinéa 5, du décret iscal. Le ministre chargé de l’Environnement s’est engagé à accélérer le processus : l’approbation
des rapports 2011, 2012 et 2013 est programmée début 2015, et celle du rapport 2014 s’opérera conformément aux dispositions décrétales.
317 Les rapports d’évaluation des chartes pour les exercices 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 ont été transmis au ministre
respectivement les 28 août 2009, 2 juin 2010, 17 mai 2011, 27 août 2012 et 4 septembre 2013. 318
Le titre III est consacré aux entreprises d’État.
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