Cadre réglementaire 05.171e 26e c obs r w
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CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 151
Taxes sur les déchets
La Cour des comptes a examiné les procédures d’ établissement, de contrôle, de comptabilisa- tion et de recouvrement des taxes sur les déchets. Globalement, trois des huit régimes prévus
par le décret iscal du 22 mars 2007 génèrent des recettes, qui sont afectées au fonds pour la gestion des déchets. Les montants perçus aichent une tendance à la baisse. En 2013, ils se
sont élevés à 20,8 millions d’euros contre 28,1 millions d’euros en 2009.
En matière d’ établissement des taxes, la Cour estime que, de manière générale, la direction des instruments économiques devrait faire davantage usage de ses pouvoirs d’ investigation de
terrain ain de valider les déclarations des redevables et qu’elle gagnerait à améliorer les pro- cédures d’ information et de communication avec le département de la police et des contrôles.
La mise en œuvre des chartes de gestion durable, mécanisme alternatif à la taxe sur la co-inci- nération de déchets dangereux, procure à la Région des recettes inférieures aux taxes théo-
riques. Dans le cadre de ces chartes, le processus de constatation et de comptabilisation des créances devrait être accéléré.
Alors que la taxe subsidiaire vise à assurer un traitement iscal identique en cas de traite- ment dans ou en dehors du territoire wallon, l’application, jusqu’au 31 décembre 2014, d’un
coeicient réducteur à la taxe sur les déchets mis en centre d’enfouissement technique hors du territoire wallon pourrait avoir favorisé les exportations de déchets. La Cour a par ailleurs
recommandé, pour cette taxe, d’appliquer les sanctions décrétales existantes de manière sys- tématique et uniforme à l’ensemble des redevables concernés.
La taxe sur les déchets soumis à une obligation de reprise n’est pas mise en œuvre, en raison de la diiculté d’en déterminer la base taxable. Par ailleurs, la Cour des comptes a constaté que
certaines associations de producteurs concernés par ces obligations ont constitué des réserves grâce aux cotisations payées par les consommateurs. De manière générale, elle estime qu’ il
convient de s’assurer que l’ensemble des cotisations sont bien utilisées aux ins pour lesquelles elles sont versées. Elle recommande aussi de mener une rélexion sur l’adéquation entre le
montant des cotisations et le coût réel des obligations de reprise.
En ce qui concerne la taxe sur la détention de déchets, l’administration devrait justiier l’annu- lation de la taxe avec efet rétroactif, en cas d’assainissement du site et, en tout état de cause,
exiger les preuves de l’ évacuation des déchets vers une ilière autorisée avant de considérer le site comme assaini.
La taxe favorisant la collecte sélective de déchets ménagers ne génère quasiment plus aucune recette, car toutes les communes ou presque se situent en deçà du seuil au-delà duquel une
taxe est due ; l’efet incitatif en termes de prévention n’existe donc plus. De même, la taxe sur l’abandon des déchets instaurée par le décret iscal a un rendement nul, car d’autres outils plus
eicaces sont mis en œuvre pour poursuivre et sanctionner les infractions environnementales.
Concernant les procédures de recouvrement, la Cour des comptes a relevé l’absence d’appli- cation informatique spéciique permettant d’assurer le recouvrement des taxes déchets. Les
seules informations disponibles sont celles de l’application GCOM-Recettes et, faute de dis- poser d’un outil de rapportage, l’administration dépend de son prestataire informatique pour
l’exploitation des données relatives à l’encours des droits constatés. Ces informations ne sont par ailleurs pas exhaustives. La tenue d’une comptabilité générale en partie double à l’aide
d’un logiciel comptable adapté favoriserait un meilleur suivi de ces créances.
La Cour des comptes a également observé l’ importance de l’encours des droits irrécouvrables sur la taxe des déchets ménagers, qui a été abrogée depuis dix ans. Elle a aussi relevé l’absence
de titres exécutoires pour procéder au recouvrement d’anciennes amendes, dont il n’existe, en outre, aucun inventaire. Enin, la Cour a souligné que, depuis le 1
er
juillet 2014, le receveur en matière de déchets ne fait plus appel à l’ intervention d’ huissiers pour poser certains actes de
recouvrement destinés à éviter la prescription des créances.
1 Introduction