Comptes 2007, 2008, 2009 et suivants 05.171e 26e c obs r w

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 67 FSE 107 . Lors de l’approbation des comptes 2012, le comité de gestion a convenu d’afecter un montant global de 2,4 millions d’euros au fonds phasing out et au fonds de pension. La répartition entre les deux fonds 108 , comptabilisée à la clôture 2013, porte le fonds phasing out FSE à 2,75 millions d’euros. Ce recours à des comptes de fonds afectés, inspiré du plan comptable applicable aux ASBL, devrait être prévu par un arrêté ixant les règles d’évalua- tion de l’Institut. En 2012, les trois reports de subventions non entièrement consommées décidés par le comité de gestion ont fait l’objet d’enregistrements comptables diférents 109 : la Cour a relevé le manque d’homogénéité dans le schéma de comptabilisation de ces afectations. Pour plus de transparence, elle a recommandé de déinir et d’appliquer un même schéma d’écriture comptable pour les afectations similaires. Il est à noter que conformément aux règles de la comptabilité budgétaire, ces reports de solde ne sont pas réinscrits en recettes budgétaires, tandis que leur utilisation fait l’objet de dépenses budgétaires. Compte tenu de la complexité des règles d’afectation du résultat et des écritures comp- tables qui en découlent, la Cour a conseillé de préciser ces règles par un arrêté du gouverne- ment wallon, comme le prévoient les articles 15, 7°, et 16 du décret organique de l’Institut.

2.4.4 Produits à reporter

En 2011, les produits à reporter étaient notamment constitués d’un subside de 682.000 euros obtenu in 2010 pour inancer des actions de prévention de rupture de contrat d’apprentis- sage et liées à la création d’emplois etou d’extension d’activités 110 . Cette subvention a été enregistrée en produit et en recette budgétaire en 2012, au moment de la réalisation des dépenses y aférentes. La Cour des comptes avait déjà fait remarquer dans son rapport pré- cédent qu’elle aurait dû être imputée au compte d’exécution du budget de l’année 2010 à concurrence des 443.000 euros ordonnancés au budget de la Région wallonne. 107 Le calcul de cette provision est basé sur un nombre de 59 équivalents temps plein ETP inancés à 100 et de 5 ETP inancés à 50 par des fonds FSE. Cette provision a été calculée sur la base des rémunérations et de l’ancien- neté au 31 décembre 2011. L’indemnité de départ a été calculée sur la base des délais de préavis minimum prévus au niveau légal. 108 1,0 million d’euros pour le fonds de pension et 1,4 million d’euros pour le phasing out FSE. 109 En 2012, il a été décidé de reporter : • 400.000 euros de l’allocation de base AB 41.05 Activités de l’Institut, obtenus au deuxième ajustement budgé- taire, afectés au inancement des ressources humaines en 2013 : enregistrement dans le compte 416005 ; • 99.241 euros de solde de inancement du plan Marshall2.Vert non consommé en 2012 et reporté en 2013 : enre- gistrement en résultat reporté compte 14 ; • 382.679 euros de l’AB 41.13 Juniors indépendants et 500.000 euros de l’AB 41.14 Création d’entreprises : enregis- trement en autres fonds afectés formations compte 132010. 110 Subvention allouée par arrêté ministériel du 2 décembre 2010. Pour rappel, le 3 décembre 2010, l’Institut avait adressé une déclaration de créance correspondant au montant de l’avance 445.000 euros, enregistrée en pro- duits dans les comptes 2010. Lors de la clôture de ceux-ci, cette opération avait toutefois été extournée et portée au bilan en produits à reporter pour non-réalisation au cours de l’exercice 2010 des dépenses y aférentes. Toute- fois, un montant de 443.000 euros avait été ordonnancé au budget de la Région ; ce montant aurait donc dû être imputé au compte d’exécution du budget 2010 de l’Institut.

2.5 Comptabilité budgétaire

2.5.1 Logiciel comptable et dépassements de crédits

L’IFAPME tient actuellement sa comptabilité économique à l’aide d’un logiciel qui ne permet pas l’élaboration d’une comptabilité budgétaire parallèlement à la comptabilité générale et ne facilite donc pas la réalisation d’un suivi de la consommation des crédits par article de base 111 . En conséquence, il n’est pas possible d’empêcher les dépassements de crédits budgé- taires. La Cour des comptes a ainsi relevé des dépassements de crédits non autorisés sur les articles de base relatifs au plan Marshall 2.Vert à concurrence de 39.142 euros sur l’axe 1.3 et de 34.834 euros sur l’axe 5.2 en 2011 et à raison de 2.176 euros sur l’axe 5.2 en 2012. La Cour a rappelé à l’Institut l’article 5 de la loi du 16 mars 1954 relative au contrôle de certains organismes publics, qui stipule que « les transferts et dépassements de crédits limi- tatifs portés au budget des organismes doivent être autorisés, avant toute mise à exécution, par le ministre dont l’organisme relève, de l’avis conforme du ministre des Finances ou de son délégué ». Ce problème devrait être résolu prochainement puisque in 2013, l’IFAPME a attribué un marché pour l’acquisition d’un progiciel de gestion intégré qui sera mis en production en 2015 112 . Ce progiciel devrait gérer tous les aspects inanciers et permettre la tenue d’une comptabilité budgétaire en parallèle de la comptabilité générale et analytique. Au cours des deux années examinées, l’IFAPME a dégagé un résultat budgétaire positif, qui s’élève à 8,6 millions euros en 2011 et à près de 5,4 millions d’euros en 2012.

2.5.2 Comptabilisation des recettes FSE

Lors de la clôture des comptes, l’IFAPME enregistre en recettes FSE, tant en comptabi- lité économique que budgétaire, le montant estimé de la demande de solde pour l’année concernée qui sera introduite auprès de l’agence FSE plusieurs mois plus tard, après certii- cation du réviseur d’entreprises. Ces recettes sont enregistrées en contrepartie des charges supportées sur l’exercice pour les projets FSE au 31 décembre de l’année par l’IFAPME et les centres. Les montants ainsi imputés en 2011 et 2012 s’élèvent respectivement à 5,3 et 8,8 millions d’euros. L’arrêté royal du 7 avril 1954 portant règlement général sur le budget et la comptabilité des organismes d’intérêt public visés par la loi du 16 mars 1954 indique à l’article 2 que « par recettes, on entend tous les droits acquis à l’organisme du chef de ses relations avec les tiers ». L’article 4 stipule que « l’ imputation budgétaire est basée sur le document, destiné au tiers ou émanant de lui, qui constate l’existence et l’ étendue de l’opération ». La Cour a donc relevé que le montant enregistré en recettes FSE ne pouvait être considéré comme un droit acquis à l’IFAPME au moment de la clôture des comptes, car l’éligibilité de ces dépenses doit encore être certiiée par le réviseur d’entreprises. Ce contrôle peut 111 La consommation des moyens de paiement igurant dans le compte d’exécution du budget de l’IFAPME est établie sur la base de la comptabilité analytique qui permet d’identiier les diférentes sources de inancement et de ratta- cher les recettes et les dépenses à un article de base. 112 Ce progiciel est également utilisé par Bruxelles formation. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 69 conduire au retrait de certaines dépenses. En outre, entre le 1 er janvier de l’année suivante et la certiication par le réviseur, des dépenses relatives à l’exercice précédent pourraient encore être ajoutées. De plus, il n’est pas satisfait, au 31 décembre, au critère d’imputation budgétaire sur la base du document destiné au tiers, puisque la déclaration de créance n’est établie que le 31 août de l’année suivante 113 . Par conséquent, la Cour a mis en exergue la comptabilisation prématurée des recettes FSE dans le compte d’exécution du budget de l’Institut. Elle a également souligné l’importance d’opter pour une comptabilisation uniforme de ce type de recettes au sein des organismes d’intérêt public ain d’assurer la cohérence des comptes consolidés.

2.5.3 Attribution de code SEC

Dans la présentation du compte d’exécution du budget, des codes SEC erronés ont été attri- bués à certaines dépenses. En ce qui concerne l’article de base 41.05, l’Institut a attribué à ces investissements des codes SEC 12.11 et 12.12, qui correspondent à des achats de biens non durables et de services. Enin, dans le compte d’exécution de l’année 2011, un montant de dépenses de 27.500 euros imputé sur l’article de base 41.05 n’a pas été ventilé par nature de charges 114 . 113 La Cour a, de plus, constaté que cet enregistrement des recettes FSE en comptabilité budgétaire n’est pas non plus en adéquation avec les nouvelles dispositions de la comptabilité publique et la déinition du droit constaté telle qu’elle devrait s’imposer aux organismes publics lors de l’application du décret en projet. En efet, le décret du 15 décembre 2011 déinit à l’article 2, 10°, le droit constaté comme étant un « droit réunissant les conditions suivantes : a le montant est déterminé de manière exacte ; b l’identité du débiteur ou du créancier est déterminable ; c l’obligation de payer existe ; d une pièce justiicative est en possession de l’entité ». 114 1.150,02 euros sont des dépenses de services et biens divers et 26.349,98 euros sont des rémunérations et charges sociales. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 71 Institut scientifique de service public – Contrôle des comptes 2011 et 2012 Lors du contrôle des comptes 2011 et 2012 de l’Institut scientiique de service public, la Cour des comptes a constaté des faiblesses dans l’organisation et le contrôle interne. Elle a noté que le comité d’accompagnement ne s’est pas souvent réuni alors qu’ il est chargé de nombreuses missions, relevé une incohérence entre le cadre organique de l’Institut et certains textes juri- diques, souligné l’absence d’un manuel de procédures comptables et d’un inventaire physique exhaustif des biens de l’organisme ; elle a encore mis en exergue de nombreuses lacunes dans le cycle des achats. Pour les achats par caisse, la Cour a recommandé de veiller à l’application des procédures et à la justiication de ces dépenses au moyen de documents probants. Elle a également insisté sur la nécessité d’assurer une correcte séparation des fonctions et de payer les fournisseurs dans les délais. La Cour a constaté que les comptes de l’Institut lui ont été transmis en retard et que le compte d’exécution du budget 2012 n’a pas été établi. En 2011, l’Institut n’a pas procédé à la réconci- liation entre les comptabilités économique et budgétaire, et les discordances relevées par la Cour n’ont pu être expliquées. Fin 2012, les comptes de l’Institut aichaient une perte reportée de quelque 5,5 millions d’euros. Hors subsides en capital, les fonds propres de l’Institut sont négatifs. L’Institut a comptabilisé prématurément les subventions allouées par la Région wallonne pour les missions qui lui sont coniées. La Cour des comptes considère qu’une accélération des pro- cédures en matière d’ élaboration et d’adoption des arrêtés ministériels et de justiication de l’utilisation de ces subventions permettrait de respecter les dispositions de ces arrêtés et de comptabiliser ces recettes de manière adéquate. Enin, la Cour a relevé que l’Institut a adressé des notes de crédit à une société constituée dans le cadre d’un partenariat public-privé auquel la Région wallonne est associée, pour des prestations qui n’ étaient nullement contestées. Elle a aussi noté la diminution importante de la valeur de la participation de la Région wallonne au capital de cette société en liquidation et constaté la cession de la convention de concession conclue entre l’Institut et ladite société, alors que la convention excluait cette possibilité.