Compte d’exécution du budget 2011

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 89 mettant d’apporter des modiications temporaires aux contrats de travail. Il s’est toutefois engagé à demander, à l’avenir, un accord formel et individuel du ministre. La Cour des comptes est d’avis que les missions dévolues au Cweps par le décret consti- tutif de l’Iweps sont purement consultatives, cet organe ne dispose donc d’aucun pouvoir de décision. Elle a rappelé qu’en vertu des dispositions réglementaires, l’administrateur général est habilité à signer les contrats de travail en exécution des décisions du gouver- nement ou du ministre délégué à cette in. En revanche, aucune délégation ne lui a été accordée en matière de mission à l’étranger. Par conséquent, la Cour estime que toute déci- sion dans ce domaine doit être approuvée au préalable par le gouvernement ou le ministre délégué.

3.2 Carte de crédit

À partir du mois d’août 2011, l’Iweps a efectué des paiements par carte de crédit. Leur montant, du 16 août 2011 au 5 janvier 2013, s’élève à 20.825 euros. Après examen des documents justiicatifs annexés aux relevés de la carte de crédit, la Cour des comptes a rappelé que le recours à ce mode de paiement ne dispense ni du respect de la procédure d’engagement et d’ordonnancement des dépenses selon les règles de délégation en vigueur, ni du respect de la réglementation en matière de marchés publics. En efet, ces procédures n’ont pas été systématiquement respectées, notamment pour des dépenses liées à des voyages et à l’acquisition de matériel de téléphonie mobile. Par ailleurs, toute dépense payée par carte de crédit doit être justiiée au moyen de pièces justiicatives originales. Or, la Cour des comptes a remarqué que celles-ci faisaient parfois défaut ou que le caractère professionnel des dépenses n’était pas suisamment motivé, notamment en matière de frais de représentation. La Cour des comptes a attiré l’attention sur la nécessité d’évaluer le recours à ce système de paiement au regard des risques que comporte cette procédure particulière de dépenses. Lorsque l’utilisation d’une carte de crédit s’avère absolument nécessaire, un dispositif qui en règle précisément les modalités d’utilisation doit être instauré ain de garantir le respect de la réglementation sur les marchés publics et des procédures d’engagement et d’ordon- nancement des dépenses. À la suite des constats et recommandations formulés par la Cour des comptes, l’adminis- trateur général a rédigé, le 14 mai 2014, une note à l’intention du personnel ixant les condi- tions d’utilisation de la carte de crédit. En matière de frais de représentation, il a indiqué que l’objet de la réunion serait dorénavant mentionné sur un document annexé à la pièce justiicative.

3.3 Financement de dépenses aférentes à des doctorats

Dans le courant du second semestre de l’année 2012, des conventions ont été conclues entre l’Iweps et les universités de Liège, Mons et Louvain, portant sur le inancement, à concur- rence de 467.693 euros, de trois bourses de doctorat mené au sein et sous la responsabilité de ces universités pour une durée de quatre ans 152 . Une des trois conventions précise que les droits de propriété intellectuelle aférents aux résultats générés appartiennent à l’univer- sité. Les deux autres n’apportent aucune précision sur ce point. Ces conventions prévoient qu’en in de projet, l’université transmette à l’Iweps un rapport scientiique relatif à la réalisation du doctorat, un rapport inancier portant sur l’utilisation de la totalité du inancement, ainsi qu’une copie des pièces justiicatives. Les pièces justii- catives originales sont tenues à disposition de l’Institut. La Cour des comptes a estimé que les bourses sont octroyées à des universités sans base réglementaire. En efet, aucune disposition de la section 2 du chapitre 3 du décret précité ne prévoit explicitement l’octroi de bourses ou d’autres subventions à des tiers. En revanche, l’Iweps est notamment chargé de la réalisation de recherches fondamentales et appliquées, principalement dans les champs couverts par les sciences économiques, sociales, politiques et de l’environnement. Le décret prévoit que, pour la réalisation de son objet, l’Institut peut sous-traiter ou s’associer à des universités et centres de recherche nationaux ou étrangers : ceci implique qu’il réalise lui-même ses missions ou sous-traite leur réalisation à des tiers par voie de marchés publics. Dans sa réponse, l’administrateur général a précisé que le ministre compétent a été associé à la décision de inancer des bourses de doctorat et que la mise en place de ce dispositif a été discutée avec le Cweps. Il considère par ailleurs que la procédure s’apparentait à un marché de services étant donné l’appel à projets et à candidats, leur mise en concurrence et leur sélection au terme d’une procédure recourant à un jury. L’administrateur général s’est toutefois engagé à clariier, à l’avenir, ce type de situation auprès du ministre.

3.4 Marché de services relatif à l’évaluation du plan de cohésion sociale

En juin 2012, l’Iweps a attribué un marché de services portant sur l’évaluation des proces- sus de mise en œuvre des plans de cohésion sociale pour un montant de 145.046 euros hors TVA. Il a justiié le recours à la procédure négociée avec publicité par l’article 17, § 3, 4°, de la loi du 24 décembre 1993 relative aux marchés publics et à certains marchés de travaux, à savoir que la nature des prestations est telle que les spéciications du marché ne peuvent être établies avec une précision suisante pour permettre son attribution selon une autre procédure. La Cour des comptes a estimé que l’Iweps n’avait pas démontré, dans les documents du marché, qu’il se trouvait dans une situation visée par l’article 17, § 3, 4°, de la loi précitée. Il l’a simplement airmé, ce qui ne peut être considéré comme suisant. Dans le cadre de ce marché, une seule ofre a été déposée et attribuée au prix proposé. Il s’agit de l’ofre conjointe de plusieurs unités de recherche de l’Université de Liège : l’insti- tut des sciences humaines et sociales, le service de sociologie des identités contemporaines, le centre de recherche et d’intervention sociologique et le centre de recherche Spiral. 152 Soit 150.900 euros pour l’Université de Liège, 159.719 euros pour celle de Mons et 157.074 euros pour l’Université catholique de Louvain. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 91 Le délai pour introduire l’ofre était régulier, mais un délai plus long aurait sans doute permis d’obtenir plusieurs ofres, étant donné l’objet du marché. En tout état de cause, l’impossibilité d’opérer une comparaison entre plusieurs soumissions aurait dû inciter l’or- ganisme à se montrer très attentif à la justiication du prix demandé 153 . La Cour des comptes a également relevé que l’administrateur actuel de l’Iweps avait occupé, avant son engagement, des fonctions de direction au sein du centre de recherche Spiral. Sur la base des informations à sa disposition, la Cour n’était pas en mesure de s’assurer qu’il n’existait pas de conlit d’intérêts au moment de l’attribution de ce marché. Néanmoins, de manière générale, elle a recommandé à l’Iweps de s’assurer de l’absence de toute situation qui pourrait conduire à une suspicion de conlit d’intérêts lors de l’attribution de marchés publics. Dans sa réponse, l’administrateur général a airmé que les procédures d’évaluation des ofres ont été conduites en l’absence de tout conlit d’intérêts. En outre, selon lui, les docu- ments du marché démontrent suisamment que l’Iweps se trouvait dans une situation telle que les spéciications du marché ne pouvaient être établies avec une précision suisante. Ne maîtrisant pas entièrement la méthode à utiliser, l’Institut a en efet jugé nécessaire de passer par une étape de négociation. La Cour des comptes a observé toutefois qu’en tant que spécialiste de l’évaluation, l’Iweps avait déjà explicitement déini la méthode dans la rubrique Prescriptions techniques du cahier spécial des charges. Par ailleurs, comme en témoigne le compte-rendu de la réunion de négociation du 4 mai 2012 entre le soumissionnaire et l’Institut, ces prescriptions n’ont été que très peu précisées à cette occasion.

3.5 Marché de services relatif à l’accompagnement de la Wallonie dans la mise en

œuvre de la dynamique « Horizon 2022 » Le 20 juillet 2012, le gouvernement wallon a attribué un marché de services relatif à l’ac- compagnement de la Wallonie dans la mise en œuvre de la dynamique « Horizon 2022 », pour un montant de 197.500 euros hors TVA. Ce marché, inancé par l’Iweps, a été passé par procédure d’appel d’ofres général avec publicité au niveau belge. Les critères d’attribution ixés dans le cahier spécial des charges portaient sur le prix 25 des points, l’adéquation du calendrier de travail 15 des points et la qualité de la méthode 60 des points, dont 15 pour l’organisation des travaux et le lien avec le respect du calendrier ixé. Le calendrier de travail constituait dès lors un élément impor- tant puisque le délai d’exécution intervenait à deux reprises dans les critères d’attribution. Selon le cahier spécial des charges, les travaux devaient débuter en avril 2012 et se clôtu- rer au début du mois de septembre de la même année par la remise de l’étude au comité d’accompagnement. À ce propos, la Cour des comptes a signalé que, faute d’avoir trouvé mention de la date de réception de ce rapport, elle n’a pu vériier le délai d’exécution du marché. Toutefois, elle a constaté, d’une part, qu’une seule facture, du 18 mars 2013, a été adressée à l’organisme 153 Le rapport d’attribution des ofres se limite à relever que la seule ofre introduite d’un montant de 145.406 euros hors TVA est conforme au maximum prévu au budget 150.000 euros hors TVA.