Méthode Après examen du cadre légal et réglementaire et de divers documents communiqués par

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 167 Le montant de la taxe est identique à celui qui aurait été appliqué si les déchets avaient été gérés en région wallonne selon les mêmes procédés, sous déduction de la taxe ou redevance appliquée au lieu de gestion des déchets. Ce montant ne peut toutefois être inférieur à zéro.

4.2.2 Évolution des recettes par année iscale

Les recettes relatives à la taxe subsidiaire sur la collecte et la gestion des déchets par exer- cice iscal ont évolué comme suit. Évolution des recettes sur la collecte et la gestion des déchets 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Taxe sur la collecte et la gestion des déchets 333.505 254.729 604.445 1.105.380 1.915.350 1.245.210 en euros

4.2.3 Établissement et contrôle de la taxe

La DIE a mis en œuvre une procédure d’établissement et de contrôle pour la taxe sur la collecte et la gestion des déchets. Base de données des redevables Tous les collecteurs et transporteurs de déchets en région wallonne 327 doivent préalable- ment être enregistrés ou agréés auprès de l’OWD. Au 1 er janvier 2014, la base de données de l’Oice répertoriait environ 5.000 collecteurs et transporteurs de déchets. Toutefois, nombre d’entre eux ne sont pas visés par cette taxe puisqu’elle ne porte que sur la gestion des déchets en dehors du territoire wallon. Dès lors, dans un souci de simpliication administrative 328 et d’allègement de la charge de travail pour l’administration, la DIE a mis en place un système d’attestation sur l’hon- neur d’absence de gestion des déchets en dehors du territoire de la Région wallonne. Cette attestation, qui dispense de l’obligation d’établir des déclarations, est valable pour toute la durée de l’agrément ou de l’enregistrement 329 . Compte tenu de ceux qui ont opté pour ce système, seuls 1.800 redevables étaient tenus de déposer des déclarations au 1 er janvier 2014. Déclarations Dans le courant du premier trimestre, les quatre déclarations iscales sont envoyées aux redevables soumis à déclaration. Elles sont accompagnées d’un code d’accès leur permet- tant de remplir leurs déclarations en ligne 330 . Les déclarations d’un trimestre et leur paie- ment doivent parvenir à la DIE pour le 20 e jour du mois qui suit le trimestre 331 . Lors de son contrôle, la Cour des comptes a constaté que ces délais étaient souvent dépassés 332 . 327 En ce compris les transporteurs étrangers circulant sur le territoire wallon. 328 Conformément à la circulaire du 20 juillet 2011 relative à la mise en œuvre du principe de coniance en Wallonie. 329 Tout collecteur ou transporteur de déchets reçoit, lors de sa demande d’agrément ou de son enregistrement, une déclaration sur l’honneur à renvoyer attestant qu’il n’envisage pas d’exporter des déchets au cours de sa période d’autorisation. 330 Ou d’imprimer les déclarations. 331 Article 50 du décret iscal. 332 Sur les 1.800 déclarations relatives au premier trimestre 2014, seulement 20 d’entre elles étaient rentrées le 16 juillet 2014. En vertu de l’article 15 du décret du 6 mai 1999, si le redevable s’est abstenu de remettre sa déclaration dans le délai requis, l’administration peut recourir à la taxation d’oice « en raison de la base imposable qu’ il peut présumer eu égard aux éléments dont il dispose ». Les motifs du recours à cette procédure, les éléments sur lesquels la taxation est basée et leur mode de détermination ainsi que le montant de la taxe doivent préalablement être notiiés au redevable par lettre recommandée. La Cour des comptes a constaté que, faute de pouvoir évaluer le montant de la taxe, la DIE notiie un montant forfaitaire de 10.000 euros dans son avis de taxation d’oice, ain d’inciter les contribuables à introduire leur déclaration. En l’absence de réponse, la DIE ne procède pas à l’enrôlement sur cette base arbitraire, qui, du reste, serait illégale, mais inter- roge les redevables sur la transmission des déclarations manquantes. À défaut de réponse, la DIE applique l’amende de 625 euros prévue à l’article 63, § 2, 2°, du décret du 6 mai 1999. L’amende est toujours enrôlée 333 . La Cour a souligné le montant peu dissuasif de cette amende, qui pourrait inciter des rede- vables à ne pas rentrer de déclaration puisque, dans les faits, aucune taxation d’oice n’est établie. En outre, elle a relevé que cette amende appliquée par année iscale est indépen- dante du nombre de déclarations manquantes. Dans sa réponse, la DIE a précisé qu’en l’absence d’information, le montant indiqué dans l’avis de taxation d’oice ne pouvait être que forfaitaire, l’objectif étant de réceptionner la déclaration. Selon elle, cette méthode – la seule possible à l’époque – s’avérait eiciente, car le redevable régularisait rapidement sa situation. Toutefois, la possibilité d’appliquer des amendes, prévue par l’article 63 du décret du 6 mai 1999, devrait permettre d’utiliser une procédure plus adaptée. Elle se propose donc de revoir sa procédure de taxation d’oice ain d’y intégrer cette remarque. Si le redevable se trouve dans une procédure de taxation d’oice, l’administration dispose d’un délai de trois ans à partir du 1 er janvier de l’exercice d’imposition 334 pour établir la taxe. Toutefois, la Cour des comptes a recommandé à la DGO3 d’accélérer la procédure de taxa- tion d’oice ain d’éviter l’expiration de ce délai. Ainsi, les avis de taxation d’oice relatifs à l’année 2010 ont été envoyés dans le courant du mois de novembre 2011. En juin 2012, une demande d’information a été envoyée aux redevables n’ayant pas réagi. Ce n’est qu’en avril 2013 que la DIE a établi et transmis les notes de calcul à la DGO7 en vue de former les avertissements-extraits de rôle relatifs aux amendes de 625 euros appliquées pour absence de réponse à la demande d’information. La DIE a signalé que l’arrivée d’un agent supplémentaire en mai 2014 et le gain de temps généré par le passage de quatre à deux déclarations par an faciliteront la mise en œuvre de la procédure de taxation d’oice qu’elle a l’intention de modiier. 333 Voir le point 6 Recouvrement. 334 Ce délai est prolongé de deux ans en cas d’infraction au décret qui établit la taxe, commise dans une intention frauduleuse ou à dessein de nuire. En ce qui concerne la taxe subsidiaire sur la collecte et la gestion des déchets, l’exercice d’imposition correspond à l’année civile à laquelle se rapporte la situation qui fait l’objet de la taxe. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 169 Par ailleurs, en raison des coûts de procédure, la DIE a indiqué qu’elle ne poursuivait pas les transporteurs étrangers qui s’abstiennent de répondre à l’avis de taxation d’oice ; aucune sanction n’est donc prise à leur encontre. La Cour des comptes a estimé qu’il ne peut y avoir d’abandon systématique de poursuite : les sanctions administratives devraient être appli- quées de manière uniforme à l’ensemble des redevables. La DIE a précisé que cette situation ne visait qu’une trentaine de redevables et souligné les diicultés liées au recouvrement, ainsi que le coût administratif de ces opérations. À la suite de la recommandation de la Cour, elle propose d’envoyer dorénavant un avis de taxation d’oice aux redevables étrangers. Ce point sera examiné lors de la prochaine rencontre annuelle avec la DGO7. Enin, la Cour a relevé que, par décret du 28 novembre 2013 335 , l’article 63, § 1 er , du décret du 6 mai 1999, entré en vigueur le 1 er janvier 2014, a été modiié 336 . Cette disposition prévoit dorénavant que « pour toute infraction au décret, une amende de 5 à 1.250 euros peut être appliquée. Le gouvernement est habilité à déterminer l’ échelle de l’amende administrative […]. » En matière de taxe sur les déchets, de telles sanctions ne peuvent être appliquées puisque le gouvernement n’a encore ixé aucune échelle. La Cour a recommandé au gouver- nement d’adopter les dispositions réglementaires nécessaires ain de doter l’administration d’outils de sanction eicaces. La DIE a précisé qu’aucun arrêté d’exécution en matière de iscalité des déchets n’a encore pu être pris en raison de la modiication récente de ce décret. Elle va néanmoins prendre les initiatives nécessaires à la préparation d’un tel arrêté.

4.2.4 Contrôle des déclarations

Déclarations réceptionnées La DIE vériie la cohérence des données des déclarations, mais ne contrôle pas leur exacti- tude sur place sur la base des informations en possession du redevable. La réception, l’encodage ainsi que le suivi des délais de rentrée et de paiement nécessitent un travail administratif important, en raison de la périodicité trimestrialité et du nombre important de déclarations transmises en version papier, pour, in ine, un nombre limité de redevables qui s’acquittent efectivement d’une taxe. La Cour des comptes a considéré qu’un allègement de la charge administrative, par une modiication de la périodicité des déclarations, libérerait du temps pour procéder à davan- tage de contrôles. L’administration partage cet avis ; elle a déjà soumis à son ministre une modiication du décret iscal visant à rendre les déclarations semestrielles, ainsi que les paie- ments y relatifs. Tant la DIE que le ministre chargé de l’Environnement ont précisé que le décret-programme prévoyait le passage à des déclarations semestrielles dès l’exercice 2015. 335 Décret portant des mesures diverses en matière de iscalité des véhicules, de jeux et paris et d’appareils automa- tiques de divertissement. 336 Antérieurement, cette disposition prévoyait qu’en cas d’infraction au présent décret ou au décret établissant la taxe, commise dans le but de l’éluder, celle-ci était augmentée de plein droit d’une amende de 100 du montant de la taxe. Déclarations sur l’honneur Tout redevable ayant opté pour la déclaration sur l’honneur doit spontanément réclamer les déclarations à la DIE lorsqu’il efectue une opération soumise à la taxe. Le formulaire de déclaration sur l’honneur rappelle que toute fausse déclaration ou déclaration erronée entraîne l’application des diverses sanctions et mesures prévues par les décrets et arrêtés applicables à la matière concernée. La DIE contrôle environ dix déclarations sur l’honneur chaque trimestre. La procédure de contrôle par sondage mise en place consiste en une demande de renseignements au rede- vable, l’invitant à communiquer les factures et les bordereaux de transport de déchets et les notiications d’exportation. Aucun contrôle sur place n’est toutefois organisé ain de s’assurer de l’exhaustivité des données transmises. La DIE a conirmé que, compte tenu de la charge administrative importante, due à la tri- mestrialité des déclarations, et du nombre restreint d’agents afectés à cette mission, les contrôles étaient axés sur les déclarations. Néanmoins, à la suite de l’engagement d’un agent supplémentaire en mai 2014 et du passage aux déclarations semestrielles, la charge de travail administrative sera allégée, ce qui permettra d’organiser davantage de contrôles sur le terrain. En cas de constat d’infraction, le contrevenant doit se mettre en ordre et rentrer les décla- rations manquantes, mais aucune sanction n’est appliquée. Ain d’inciter les redevables à éviter les fausses déclarations sur l’honneur, la Cour des comptes a considéré que la DIE devrait appliquer les sanctions prévues par le décret du 6 mai 1999 337 . La DIE a rappelé l’absence d’arrêté d’exécution de l’article 63 du décret du 6 mai 1999 en matière de iscalité liée aux déchets. Comme déjà signalé, elle s’est engagée à prendre les initiatives nécessaires en la matière. Le ministre chargé de l’Environnement a, pour sa part, indiqué qu’il a enjoint à l’administration de veiller dorénavant à appliquer systématique- ment l’amende en cas de fraude liée à l’attestation sur l’honneur. De manière générale, les possibilités de contrôle et les pouvoirs d’investigations dont la DIE dispose en vertu du décret iscal ne sont pas exploités de manière eiciente. La Cour des comptes a estimé que celle-ci devrait accroître le nombre de contrôles réalisés en matière de déclarations sur l’honneur. Dans sa réponse, la DIE a précisé qu’elle prenait acte de cette recommandation et qu’elle augmenterait progressivement les contrôles des attestations sur l’honneur. 337 L’article 63, § 1 er , du décret du 6 mai 1999 dispose que « pour toute infraction au présent décret, une amende de 5 à 1.250 euros peut être appliquée. Le Gouvernement est habilité à déterminer l’échelle de l’amende administrative. Toute- fois, si l’infraction a été commise dans le but d’éluder la taxe, cette dernière est augmentée de plein droit d’une amende minimum de 100 du montant de la taxe que le redevable a tenté d’éluder. » Le deuxième paragraphe précise que « par dérogation au § 1 er , pour les taxes sur les déchets, en cas de rectiication ou de taxation d’oice, le redevable encourt une amende iscale d’un montant égal à deux fois le montant de la taxe éludée. Cette amende est réduite par le service désigné par le gouvernement à un maximum de 50 du montant de la taxe éludée en cas d’absence d’intention frauduleuse ou de dessein de nuire, à un maximum de 10 du montant de la taxe éludée en cas de première infraction commise par le redevable sans intention frauduleuse ou dessein de nuire et elle est remise totalement et d’oice en cas de régularisation spontanée efectuée par le redevable. »