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26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 139 2 Gestion des centres-villes

2.1 Arrêtés d’exécution

Le 4 décembre 1997, le gouvernement wallon a adopté le plan d’action wallon pour la gestion des centres-villes et la création de nouveaux gisements d’emplois, qui a instauré un comité de pilotage. Cette politique impliquait, à l’époque, les ministres chargés de l’Emploi, de l’Économie, de l’Aménagement du territoire, de l’Action sociale, et des Pouvoirs locaux. Elle vise essen- tiellement à promouvoir la dynamique des centres urbains confrontés aux diicultés éco- nomiques que provoque le développement régulier des ensembles commerciaux de grande taille en périphérie. Cet objectif est poursuivi par des actions destinées à harmoniser les relations entre les acteurs publics et privés, ainsi qu’à renforcer l’attractivité des centres urbains. Les associations de gestion de centre-ville emploient des gestionnaires et leurs assistants, des stewards et des ouvriers urbains. Après une phase pilote d’une dizaine d’années, le Parlement wallon a décidé de pérenni- ser cette politique par l’adoption du décret du 3 avril 2009 relatif à l’agrément et à l’octroi de subventions à des associations de gestion de centre-ville. Ce décret déinit les missions des associations, leurs organes et conditions de fonctionnement, les règles régissant l’agré- ment, son maintien et l’octroi des subventions, l’instauration d’une commission de suivi et sa composition, ainsi que les modalités d’évaluation et de contrôle. Cependant ce décret n’a jamais fait l’objet d’arrêtés d’exécution. Or, ceux-ci doivent être pris notamment pour : • désigner les membres de la commission de suivi, chargée, entre autres, de rendre des avis en matière d’agrément des associations ou d’évaluation stratégique ; • mettre en œuvre l’approbation du plan stratégique des associations ; • déinir les conditions d’accès à la fonction de manager et de son adjoint ; • déinir et mettre en œuvre l’octroi, la suspension ou le retrait de l’agrément ; • déinir et mettre en œuvre l’octroi des subventions et leur liquidation ; • mettre en œuvre les mesures en cas de déséquilibre inancier ; • désigner l’organisme chargé des missions de mise en réseau et de professionnalisation des associations de gestion de centre-ville ; • ixer les critères et modalités de l’évaluation des associations, comprenant un rapport global destiné au Parlement. Actuellement, il existe quinze associations de gestion de centre-ville. C’est essentiellement le comité de pilotage du plan qui encadre leur action 243 . Les rapports d’activités des associa- tions sont transmis à la direction de l’emploi et des permis de travail DGO6. Cette direc- tion est représentée au sein du comité de pilotage, qui émet des recommandations. Celles-ci se rapportent principalement à la planiication stratégique locale, à l’afectation du person- nel des associations, ainsi qu’à la mise en place des collaborations entre les acteurs publics et privés locaux. 243 Il est à relever que ce comité de pilotage n’est pas composé selon les règles du décret de 2009, mais selon celles du plan d’action wallon pour la gestion des centres-villes et la création des nouveaux gisements d’emplois, adopté en décembre 1997. La coordination des associations s’appuie également sur l’action de l’ASBL Association du management de centre-ville AMCV, subventionnée à charge de l’allocation de base 33.01 Subventions d’actions en matière d’emploi du programme 18.11. Cette association col- labore étroitement avec la direction de l’emploi et des permis de travail, au travers notam- ment de réunions de coordination régulières 244 . Au budget initial 2014, un montant de 300 milliers d’euros est inscrit à cette allocation de base AB, en engagement et en liqui- dation. En 2012, quatre associations, celles de Liège, de Louvain-la-Neuve, de Hannut et de Sambreville, ont bénéicié de subventions mises à charge de cette AB. Ces aides ont été accordées pour couvrir leurs frais de personnel et de fonctionnement sur la base de déci- sions ministérielles ponctuelles complémentaires aux aides octroyées au titre de promotion de l’emploi APE, de convention premier emploi CPE ou de programme de transition professionnelle PTP. Selon l’administration, « Les ministres de l’Emploi qui se sont succédé ont utilisé ce mode de inancement pour répondre aux besoins particuliers de ces structures. » Plusieurs associations, parmi lesquelles les structures précitées de Liège et de Louvain-la- Neuve, bénéicient aussi d’un soutien mis à la charge des moyens budgétaires de l’allocation de base 33.10 Convention de premier emploi – secteur privé . Pour ce type de subvention 245 , le gouvernement wallon arrête, par période d’une ou de deux années, les secteurs qui béné- icieront de ces aides. Pour la période de programmation 2012-2013, après une évaluation opérée sur la période de programmation antérieure, la gestion de centre-ville a été conir- mée comme secteur d’afectation 246 . Dans ce secteur, 101 emplois subsidiés, sur un total de 268, ont été retenus : 74 sont subsidiés par le ministre de l’Emploi et 27 par le ministre de l’Économie 247 . Pour 2012, le subventionnement, par le ministre de l’Emploi, des conventions de premier emploi dans la gestion des centres-villes porte sur un montant de 1,962 million d’euros. Certaines structures ont également comme source de inancement les aides APE et le pro- gramme de transition professionnelle 248 . En parallèle, les structures de gestion de centre- ville sont aussi diversement inancées par les communes et par certains partenaires privés. L’article 30 du décret du 3 avril 2009 dispose que le gouvernement ixe sa date d’entrée en vigueur « au plus tard le 1 er juillet 2009 ». Le gouvernement n’ayant pris aucun arrêté d’exé- cution, le décret est entré en vigueur à cette date 249 . 244 Réunions entre les gestionnaires des associations locales, l’AMCV et des représentants de la DGO6. 245 Sur la base de la loi du 24 décembre 1999 en vue de la promotion de l’emploi et notamment d’un accord de coopé- ration passé le 4 juillet 2002 entre l’État fédéral et la Région wallonne concernant la convention de premier emploi. 246 Les autres secteurs d’afectation de cette programmation sont : action et intégration sociale, plan de cohésion sociale, rénovation urbainerégies de quartier, mobilité et SPW. 247 Un arrêté ministériel est pris à cet efet par les ministres compétents. 248 Les données y aférentes n’ont pas été collectées dans le cadre du présent contrôle. Selon une étude réalisée en 2007 et ayant pour objet d’évaluer le dispositif pilote de management de centre-ville en Région wallonne, il y a une grande diversité dans les sources de inancement. Les aides CPE, APE et PTP ne constituent qu’une partie des sources de inancement. 249 Conseil d’État, Technique législative, p. 94 : « 154.1.1. La ixation de la date ultime d’entrée en vigueur de l’acte légis- latif permet d’éviter que le pouvoir exécutif ne méconnaisse la volonté du législateur. En efet, si le pouvoir exécutif tarde à prendre un arrêté ixant la date d’entrée en vigueur de l’acte législatif, son inaction n’empêchera pas celui-ci d’entrer en vigueur à la date ultime qui a été prévue. »