Formation en alternance 05.171e 26e c obs r w

4.1.6 Réduction de taxes liées à un mécanisme de prévention et exonération de

taxes liées à un mécanisme d’intérêt général Réduction de taxes liées à un mécanisme de prévention Les dispositions des articles 31 à 33 du décret n’ont jamais été mises en œuvre par le gouver- nement wallon faute de demande des secteurs concernés. Exonération de taxes liées à un mécanisme d’intérêt général L’article 34 du décret a, par contre, été mis en application dès 2008. Il prévoit l’exonération de la taxe sur la co-incinération de déchets dangereux en cas de conclusion d’une charte de gestion durable des déchets avec la Région wallonne. Cette charte formalise l’engagement du redevable de supporter une charge économique équivalente au paiement de la taxe, à savoir la mise à disposition d’une capacité de traite- ment pour des prestations d’intérêt général et le traitement efectif des déchets au bénéice de certains opérateurs publics qu’elle désigne. Les chartes et le décret iscal ixent les mesures prévues en cas de non-respect des obliga- tions par les redevables. De son côté, la Région s’engage à mettre sur le marché les quantités de déchets correspon- dant à celles à traiter par les redevables 312 . Cet engagement s’est traduit par la signature de conventions avec trois opérateurs publics 313 . Le système est accessible à tout redevable de la taxe sur la co-incinération de déchets dan- gereux. Le 21 avril 2008, deux entreprises cimentières ont conclu une charte avec la Région wallonne 314 . Ces chartes ont été reconduites en septembre 2013 pour une durée de quatre ans. Si les objectifs ixés en termes de quantité de déchets à traiter ne sont pas atteints, une taxe résiduelle est due par le redevable. La Cour des comptes a relevé que la mise en œuvre de ces chartes génère la perception de recettes inférieures aux taxes théoriques. Ainsi, pour les exercices iscaux 2008 à 2010, le mécanisme des chartes cimentières a conduit à des recettes de 1.014.187,00 euros dont 155.557,00 euros contestés correspondant à 39,74 de la taxe théorique 2.551.835,54 euros. D’après les données communiquées pour les exercices iscaux 2011, 2012 et 2013, le méca- nisme des chartes cimentières devrait conduire à des recettes de 2.756.694,00 euros, montant qui représente 76,2 de la taxe théorique 3.616.187,01 euros. 312 L’entreprise signataire de la charte soumissionne les marchés publics auprès des opérateurs publics désignés. Les marchés publics doivent être susceptibles de permettre au redevable de remplir ses obligations de retraitement. Celui-ci doit ensuite remettre une ofre compétitive ain de pouvoir obtenir le marché. 313 Société publique d’aide à la qualité de l’environnement, Société publique de gestion de l’eau et l’intercommunale de traitement des déchets. 314 Les premières chartes ont été signées le 21 avril 2008, avec efet rétroactif au 1 er janvier 2008. Les secondes ont été signées le 26 septembre 2013, avec efet rétroactif au 1 er janvier 2013. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 163 Cette situation s’explique de la manière suivante. Les recettes perçues en exécution des chartes cimentières sont de deux types : • d’une part, la taxe résiduelle due par les cimentiers qui n’ont pas traité les quantités de déchets suisantes pour atteindre l’objectif ixé dans la charte ; • d’autre part, les montants rétrocédés par les opérateurs publics à la Région et qui corres- pondent au prix qu’ils auraient dû payer aux cimentiers pour le traitement des déchets en l’absence du mécanisme des chartes et des conventions. Le montant rétrocédé à la Région par les opérateurs est donc égal à la quantité de déchets multipliée par le prix ixé dans le cadre du marché public. Or, ces prix sont généralement inférieurs aux prix de référence déterminés dans les chartes et qui servent à calculer la quantité de déchets 315 à traiter par le cimentier pour atteindre son objectif et être exonéré de la taxe. Dès lors, la diférence entre les prix de référence et du marché génère un manque à gagner pour la Région. Durant la période 2008-2010, cette diférence résulte également du manque de déchets mis à disposition par les pouvoirs publics, les redevables de la taxe étant exonérés pour les quantités de déchets qui ne leur ont pas été présentées. La Cour relève que les conventions ne prévoient aucun mécanisme de sanction à l’encontre des opérateurs publics qui ne respecteraient pas leurs engagements vis-à-vis de la Région wallonne. Dans sa réponse, la DIE a conirmé que les premières chartes cimentières prévoyaient la signature d’une convention entre les opérateurs publics et la Région wallonne, laquelle pré- cisait les montants à rétrocéder à cette dernière. Toutefois, depuis le 1 er janvier 2013, les opé- rateurs publics s’acquittent du montant facturé directement au redevable, en l’occurrence la cimenterie. Ce montant couvre l’ensemble des prestations de traitement de déchets, en ce compris les montants à rétrocéder à l’OWD. Ceux-ci sont dès lors intégrés aux chartes et, de facto, couverts par la garantie bancaire constituée par le redevable 316 . Puisque l’administration estime que ce montant supplémentaire résulte de l’exécution d’un contrat et, de ce fait, ne constitue pas une recette iscale, les montants dus et versés en exé- cution de ces chartes n’alimentent pas le fonds des déchets, mais sont comptabilisés dans les comptes de l’OWD, qui est aussi chargé du suivi et du recouvrement de ces créances. Dans sa réponse, le ministre chargé de l’Environnement a souligné que, même si les recettes sont inférieures aux taxes théoriques, ce régime de charte permet de disposer d’entreprises d’élimination de déchets performantes en région wallonne. Il juge cependant nécessaire d’essayer de se rapprocher au maximum du quota de déchets susceptibles d’être mis à dis- position par les pouvoirs publics et d’étudier les possibilités de réviser le prix de référence repris dans les chartes, sur la base du prix ixé dans le cadre du marché public. La mise en œuvre de la charte doit faire l’objet, pour chaque redevable, d’une évaluation et d’un rapport annuel par l’OWD. Ce rapport doit être soumis à l’approbation du gou- vernement wallon préalablement à l’établissement des déclarations de créance. Bien que 315 L’objectif à atteindre est d’autant plus faible que le prix de référence est élevé. 316 En application de l’article 34, § 1 er 4°, du décret iscal, toute charte comporte au minimum l’engagement du rede- vable de constituer, dès la conclusion de la charte, une garantie bancaire à la première demande au bénéice de la Région, d’un montant équivalent au montant prévisionnel de la taxe qui serait due pour un exercice, et de déposer auprès de la Région une lettre de crédit attestant la constitution de cette garantie.