Arrêtés d’exécution

seules informations disponibles sont celles de l’application GCOM-Recettes et, faute de dis- poser d’un outil de rapportage, l’administration dépend de son prestataire informatique pour l’exploitation des données relatives à l’encours des droits constatés. Ces informations ne sont par ailleurs pas exhaustives. La tenue d’une comptabilité générale en partie double à l’aide d’un logiciel comptable adapté favoriserait un meilleur suivi de ces créances. La Cour des comptes a également observé l’ importance de l’encours des droits irrécouvrables sur la taxe des déchets ménagers, qui a été abrogée depuis dix ans. Elle a aussi relevé l’absence de titres exécutoires pour procéder au recouvrement d’anciennes amendes, dont il n’existe, en outre, aucun inventaire. Enin, la Cour a souligné que, depuis le 1 er juillet 2014, le receveur en matière de déchets ne fait plus appel à l’ intervention d’ huissiers pour poser certains actes de recouvrement destinés à éviter la prescription des créances. 1 Introduction

1.1 Cadre général

Le décret iscal du 22 mars 2007 favorisant la prévention et la valorisation des déchets en Région wallonne 277 et portant modiication du décret du 6 mai 1999 relatif à l’établissement, au recouvrement et au contentieux en matière de taxes régionales directes instaure huit taxes destinées à responsabiliser les producteurs de déchets, les opérateurs et les pouvoirs publics Région et communes : • taxe sur la mise de déchets en centre d’enfouissement technique CET ; • taxe sur l’incinération de déchets ; • taxe sur la co-incinération de déchets ; • taxe subsidiaire sur la collecte et la gestion de déchets ; • taxe sur les déchets soumis à une obligation de reprise ; • taxe favorisant la collecte sélective de déchets ménagers ; • taxe sur la détention de déchets ; • taxe sur l’abandon de déchets. Les objectifs de ce décret sont avant tout d’encourager, grâce à une iscalité incitative, l’utilisation de modes de traitement des déchets plus respectueux de l’environnement. Conformément à l’article 3 de la directive européenne du 5 avril 2006 relative aux déchets 278 , la taxation est organisée de façon à mettre en œuvre les principes d’une politique hiérarchi- sée des déchets. Le décret favorise ainsi, par ordre de priorité, la prévention, la réutilisation, le recyclage, la valorisation des déchets et la récupération de chaleur à partir de ceux-ci. Le taux de chacune des taxes est donc adapté à chaque mode de gestion des déchets en fonc- tion de sa place dans la hiérarchie. L’échelle de Lansink, norme reconnue dans le domaine de la gestion des déchets, illustre, ci-après, cet ordre de priorité en regard des diférentes taxes instaurées par la Région. 277 Entré en vigueur le 1 er janvier 2008 et, ci-après, dénommé le « décret iscal ». 278 Directive 200612CE du Parlement européen et du Conseil du 5 avril 2006 relative aux déchets abrogée par la directive 200898CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008. 26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 153 Taux des taxes sur les déchets en 2014 par tonne ou m 3 et leur positionnement sur l’échelle de Lansink 279280 Type de taxe Taux de la taxe Echelle de Lansink déchets dangereux autorisés 279 déchets non dangereux autorisés 280 Taxes sur les lux de déchets taxe sur les déchets soumis à une obligation de reprise 166,50 eurosT ou conventions environnementales taxe favorisant la collecte sélective de déchets ménagers 35 eurosT taxe sur la co-incinération et taxe subsidiaire 8,24 eurosT ou charte de gestion durable 0 euro T taxe sur l’incinération avec récupération de chaleur et taxe subsidiaire 29,31 eurosT 9,89 eurosT taxe sur l’incinération sans récupération de chaleur et taxe subsidiaire 73,27 eurosT 61,06 eurosT taxe sur la mise en CET et taxe subsidiaire 81,81 eurosT 75,71 eurosT Taxes-sanctions taxe sur la détention de déchets 244,20 eurosm 3 61,06 eurosm 3 taxe sur l’abandon de déchets 666,00 eurosm 3 166,50 eurosm 3 Application d’un coeicient réducteur 0,7 de la taxe pour les redevables soumis à l’impôt des sociétés En principe, plus le mode de traitement favorise la protection de l’environnement, plus le taux de la taxe est faible. Les taxes sur les déchets soumis à l’obligation de reprise et celles favorisant la collecte sélective de déchets ménagers sont assorties de tarifs plus élevés que la taxe sur la co-incinération, mais elles ne sont applicables que si les redevables ne respectent pas les objectifs ixés par le décret iscal. Les taxes sur la détention de déchets et l’abandon de déchets doivent être considérées comme des taxes-sanctions puisqu’elles visent à répri- mer des comportements inciviques. Les taxes font partie des instruments économiques de la politique environnementale en matière de déchets, au même titre que les subsides accordés en cette matière. En vertu de la directive 200898CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008, laquelle 279 La mise en CET, l’incinération ou la co-incinération de déchets dangereux non autorisés sont taxées à concurrence de 732,7 euros la tonne. 280 Le taux de la taxe pour la mise en CET ou l’incinération de déchets non dangereux non autorisés est de 183,2 euros la tonne. devait être transposée en droit wallon pour le 12 décembre 2010, ces instruments doivent être décrits dans le plan de gestion des déchets de l’État membre 281 . En attendant l’adoption, par le gouvernement wallon, du plan wallon des déchets Horizon 2020, toujours en préparation et auquel la direction des instruments économiques DIE a contribué pour le volet iscal 282 , le plan wallon Horizon 2010 continue à produire ses efets. Élaboré en 1998, ce document obsolète fait toujours référence aux taxes mises en œuvre avant 2007. 1.2 Acteurs L’établissement et le contrôle des taxes favorisant la prévention et la valorisation des déchets sont assurés, au sein de la direction générale opérationnelle de l’agriculture, des ressources naturelles et de l’environnement DGO3, par la direction des instruments économiques DIE du département du sol et des déchets DSD, qui intègre l’Oice wallon des déchets OWD 283 . Cette direction compte 8,6 équivalents temps plein. La perception, la comptabilisation et le recouvrement des recettes sont réalisés par la direc- tion générale opérationnelle de la iscalité DGO7. Les recours administratifs sont traités par le directeur de la DIE 284 , tandis que les recours judicaires sont suivis soit par la DIE lorsque le contentieux porte principalement sur l’éta- blissement de la taxe, soit par la DGO7 lorsque le contentieux est relatif au recouvrement 285 .

1.3 Méthode Après examen du cadre légal et réglementaire et de divers documents communiqués par

l’administration 286 , la Cour des comptes a examiné les procédures d’établissement, de contrôle, de comptabilisation et de recouvrement des taxes sur les déchets. Elle a vériié leur application efective par le biais d’entretiens avec les agents traitants, d’analyses de ichiers de données ou de documents. La structure du présent rapport est calquée sur les diférentes étapes du processus qui conduisent à la perception des taxes. 281 En vertu de l’article 28 de la directive 200898CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008, les plans de gestion des déchets établissent une analyse de la situation en matière de gestion des déchets dans l’entité géographique concernée, ainsi que les mesures à prendre pour assurer dans de meilleures conditions une prépara- tion des déchets respectueuse de l’environnement en vue de leur réemploi, recyclage, valorisation ou élimination et une évaluation de la manière dont le plan soutiendra la mise en œuvre des dispositions et la réalisation des objectifs de la directive. 282 La contribution de la DIE au projet de plan wallon des déchets Horizon 2020 concerne le cahier 3 intitulé Plan de ges- tion des déchets ménagers, plus précisément la partie IX Les instruments de mise en œuvre de la politique des déchets ménagers IX.4 La taxation des déchets, et le cahier 4 consacré au plan de prévention et de gestion des déchets industriels, en particulier la partie IV Enjeux transversaux IV.8 Les instruments. 283 Entreprise régionale sans personnalité juridique bénéiciant à ce titre de l’autonomie budgétaire. 284 En application de l’article 9 de l’arrêté du gouvernement wallon du 16 novembre 2000 portant exécution du décret du 6 mai 1999 relatif à l’établissement, au recouvrement et au contentieux en matière de taxes régionales wal- lonnes. 285 En vertu d’un accord dénommé « Service Level Agreement – SLA » portant sur les processus de gestion des rela- tions entre la DIE et la direction du recouvrement externe du département du recouvrement au sein de la DGO7. L’article 28 du décret du 6 mai 1999 dispose en outre que lorsque le recours judiciaire est introduit en l’absence de décision sur la réclamation ou sur la demande de dégrèvement après l’expiration du délai de six mois donné au directeur de la DIE pour traiter un recours administratif, ce fonctionnaire est dessaisi. 286 Procédures internes, accords de coopération avec d’autres départements ou d’autres directions générales Service Level Agreement – SLA, procès-verbaux des réunions, etc.