Délégation de pouvoir en matière de paiement

26 E CAHIER DOBSERVATIONS ADRESSÉ PAR LA COUR DES COMPTES AU PARLEMENT WALLON 87 La Cour des comptes a constaté que l’Institut avait procédé à un inventaire physique de ses immobilisations, à l’exception des licences informatiques, pour lesquelles l’inventorisation était toujours en cours de réalisation. Néanmoins, l’inventaire physique n’est pas mis en concordance avec les données reprises au bilan. L’Institut s’est engagé à donner suite à cette observation.

2.2 Comptabilité économique

2.2.1 Bilan L’examen des comptes de bilan montre que l’actif est, depuis plusieurs années, principale- ment constitué des valeurs disponibles. Fin 2012, celles-ci s’élevaient à quelque 10,2 millions d’euros, montant supérieur au double de la dotation annuelle de l’Institut 4,9 millions d’euros. L’augmentation sensible de ce poste entre 2010 et 2011 s’explique notamment par le versement, en 2011, du solde de la dotation 2010. Au passif, les réserves de l’Iweps sont également en progression + 0,5 million d’euros entre 2010 et 2012 et atteignent, in 2012, environ 10 millions d’euros soit 97,6 du total du passif.

2.2.2 Compte de résultats

Entre 2010 et 2012, l’augmentation des produits + 495,0 milliers d’euros s’explique princi- palement par les récupérations de traitements d’agents détachés 150 223,0 milliers d’euros et les subsides obtenus dans le cadre des observatoires. En ce qui concerne les charges, l’augmentation des Achats de biens de services + 674 mil- liers d’euros provient notamment des frais liés à la réalisation d’enquêtes + 157,0 mil- liers d’euros, des conventions de recherche + 269,3 milliers d’euros, d’achat de licences + 84 milliers d’euros, d’honoraires + 26,2 milliers d’euros, d’octroi de bourses de docto- rat + 21,0 milliers d’euros ou encore de frais liés à l’organisation de colloques + 21,9 mil- liers d’euros. La progression des Rémunérations, charges sociales et pensions s’explique principalement par la hausse du nombre d’équivalents temps plein ETP rétribués par l’Institut : 47 ETP à la in 2012 contre 41,5 ETP in 2010.

2.3 Comptabilité budgétaire

2.3.1 Évolution du compte d’exécution du budget

Au cours des années 2011 et 2012, l’Iweps a présenté un budget en déséquilibre. Toutefois, pour les deux exercices contrôlés, les comptes d’exécution des budgets de l’Institut aichent un boni, qui s’explique essentiellement par une sous-consommation générale des crédits, particulièrement marquée au niveau des dépenses décrétales. Ainsi, alors que les dépenses de ce type avaient été estimées au budget à 2,3 millions d’euros en 2011 et à 3,1 millions 150 Concerne la récupération du montant du traitement, d’une part, d’un expert scientiique de l’Iweps mis à disposi- tion de l’Agence Fonds social européen point dont il avait été question lors du précédent contrôle des comptes et, d’autre part, de deux attachés scientiiques qui travaillent dans le cadre de synergies statistiques avec la Commu- nauté française 86.727,68 euros. d’euros en 2012, elles se sont inalement élevées à 0,5 million en 2011 et à 0,8 million en 2012. Cette situation conduit à s’interroger sur la correcte estimation de ces crédits lors de la confection du budget de l’organisme. 2.3.2 Dépassements Le compte d’exécution du budget 2012 de l’Iweps fait apparaître des dépassements en ordonnancement, d’un montant total de 42.033 euros, sur sept articles de base, mais ces dépassements non autorisés n’entraînent pas d’intervention supplémentaire de la Région wallonne. Dans sa réponse, l’Institut a expliqué les raisons de ces dépassements, qui ne représentent au total que 0,75 du budget réalisé, et a conirmé que ces montants ont été inancés par ses réserves inancières. 3 Contrôles spéciiques

3.1 Modiications apportées à des contrats de travail

Une note de l’administrateur général, du 14 mai 2012, permet aux agents de l’Iweps de séjourner à l’étranger, sur base volontaire, dans le cadre d’un projet de recherche ou d’une étude en rapport avec ses missions. Avant l’octroi d’une quelconque autorisation en la matière, ce document prévoit, d’une part, la transmission à l’administrateur général d’une convention de partenariat avec l’institution scientiique accueillante et, d’autre part, la conclusion d’une convention entre le chercheur et l’Institut. D’après les termes de la convention, cette dernière tient lieu d’avenant au contrat de travail pour les membres du personnel contractuel et d’arrêté pour les agents statutaires. Trois agents de l’Iweps ont fait appel à cette possibilité de séjour à l’étranger. La Cour des comptes a souligné que l’administrateur général de l’Institut ne dispose d’aucune déléga- tion pour modiier des dispositions des contrats de travail, en l’occurrence transférer le lieu d’exécution dans des universités établies à l’étranger 151 . Ces modiications ne peuvent résulter que de décisions du gouvernement ou du ministre compétent. En outre, la Cour a fait remarquer que, pour les agents statutaires, une convention ne peut modiier un arrêté. Par ailleurs, la convention précise que, dans le cadre de son séjour à l’étranger, le chercheur est invité à souscrire une assurance complémentaire auprès de sa mutualité. Or, l’Iweps a pris en charge l’assurance annuelle médicale, d’un montant de 2.050 euros, d’un des agents concernés. Dans sa réponse, l’administrateur général a indiqué que l’Iweps associe le ministre à toutes les démarches entreprises et que la mise en place de ce dispositif a été discutée au sein du Conseil wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique Cweps. Il consi- dère aussi qu’il dispose, en vertu de l’article 11 de l’arrêté précité, d’une délégation lui per- 151 L’article 11 de l’arrêté du gouvernement wallon ixant les délégations de pouvoir accordées au sein de l’Institut pré- cise que « délégation est accordée à l’administrateur général pour signer, en exécution des décisions du gouvernement ou du ministre délégué à cette in, les contrats de travail ». Toutefois, en vertu de l’article 6, aucune délégation en matière de personnel n’est accordée en ce qui concerne les missions à l’étranger.